Mardi 22 mars, peu avant neuf heures du matin, les smartphones et autres chaînes infos commencent à s’affoler. « Des explosions dans l’aéroport de Bruxelles » pouvait-on lire et voir ça et là.
Bien pire qu’une explosion, deux attentats ont fait au moins 31 morts et plus de 200 blessés, selon le dernier bilan du ministère des affaires étrangères, huit Français ont été blessés dont trois grièvement à l’heure où je rédige ces lignes. Comme on pouvait s’en douter, c’est le consortium djihadiste État Islamique qui a revendiqué ces attaques en début de soirée.
Revenons sur les faits.
Premièrement, à 8h, une double explosion retentit à l’aéroport de Bruxelles-National dans le hall des départs. A cette heure, l’enquête ne fait que démarrer : selon le parquet fédéral belge, ces explosions ont « probablement » été provoquée par deux kamikazes ; un troisième homme est activement recherché. Une heure plus tard, une autre explosion eu lieu dans un métro au niveau de la station Maelbeek, en plein cœur des institutions européennes.
Depuis les attentats de décembre à Paris, le niveau d’alerte antiterroriste (équivalent de notre Vigipirate français) était resté au troisième niveau -alors qu’il en compte quatre-. Depuis, le gouvernement belge l’a passé à son maximum. Des perquisitions furent exécutées dans la foulée du cadre de l’enquête ouverte ont permis de découvrir un engin explosif et un drapeau de l’État Islamique à Schaerbeek, une commune de Bruxelles.

Par ailleurs, à l’initiative du ministre de l’Intérieur Jan Jambon, en accord avec le Premier ministre Charles Michel, un deuil national de trois jours a été décrété dès ce mardi après-midi. Une circulaire en ce sens a été envoyée aux diverses autorités du pays (gouvernements, gouverneurs, bourgmestres, présidents d’assemblée) en début de soirée.
Huit français auraient été blessés dans ces attentats, dont trois grièvement, selon une source officielle contactée par L’Express. Un bilan provisoire qui doit être révisé au cours de la nuit. Un numéro d’urgence pour les personnes qui auraient des proches dans les endroits concernés a été activé : +32 2 506 47 11.
Constats & réactions.
La Belgique se savait en danger, quelques heures après l’arrestation de Salah Abdelsam à Molenbeek, en écho aux attentats de la fin de l’année à Paris. Ces actes se sont donc passés très rapidement après cette affaire, dans un pays parfois en proie à des mouvements terroristes. Une chose est à signaler cependant : auparavant, c’était une plaque tournante du terrorisme, alors que maintenant, c’est une des cibles privilégiées des barbares. Selon Roland Planchar, journaliste à La Libre, le fait que les autorités politiques mais aussi les médias aient salué l’arrestation d’Abdeslam comme une victoire a pu par ailleurs être ressenti par les milieux djihadistes comme une grande provocation.

Le Roi des Belges, Philippe de Belgique, déclare à ses compatriotes d’outre-Quiévrain ce soir que « (…) nous sommes déterminés à lutter et à réagir avec calme et dignité. Gardons confiance en nous-même. Cette confiance est notre force. »

De l’autre côté de l’Atlantique, saluons l’essai de déclaration du candidat républicain Trump : « Les États-Unis doivent être vigilants et intelligents (…) Et maintenant c’est devenu une catastrophe, un désastre total (…) La Belgique est devenue un film d’horreur. »
La Belgique touchée, mais pas coulée.
Nombre de citoyens européens se sont mobilisés pour apporter leur soutien et leur amitié aux belges. Notons parmi eux les dessinateurs, évidemment touchés par ces attentats, notamment Plantu :

Ou bien encore Philippe Geluck, papa du Chat en une de l’édition du soir de Ouest France :

C’est évidemment toute la presse qui se mobilise, notamment le quotidien Libération qui y consacre son logo et sa une de mercredi :
