Tours, sa place du Monstre, sa fac en centre ville, ses places connues et reconnues, son tramway métallisé, ses bords de Loire… et ses voitures.
Combien de fois nous avons pu nous dire « qu’est-ce que ça roule mal en ville… » ou encore remarqué les senpiternels retards de bus (coucou les lignes 2, 3, 4, 5, 10, 11, 14, 15) englués dans les ralentissements de plus en plus fréquents entre Loire et Cher.
Car il faut signaler que Tours est l’une des rares « grandes » villes du Val de Loire à ne pas avoir bouté les véhicules hors de son centre ville.
Orléans l’a fait dans une grande partie de son centre historique, Angers également, et ne parlons pas du cas nantais où même les quartiers externes au centre sont de plus en plus hostiles à la circulation automobile.
Mais alors, d’où vient cette drôle d’idée de laisser les voitures en ville alors que la tendance générale est de laisser la place aux circulations douces, aux piétons, aux vélos et aux transports en commun ?
On ne peut pas dire que la ville soit mal desservie par le réseau filbleu, c’est même tout l’inverse. Le tram traverse le centre, de gros parkings relais sont disponibles, les bus maillent bien la ville, et il y a même une navette électrique signée Bolloré qui arpente le centre ville.
Non, le souci, c’est que le tourangeau ne veut pas lâcher sa voiture. Et les magasins du centre n’hésitent pas non plus à crier à la moindre rue barrée ou fermée en faisant du laxisme leur fond de commerce. Imaginez, s’il n’y a plus de voitures, il n’y aura plus de clients.
Sauf que ce n’est pas si simple. Tout doit s’accorder de pair. Si un centre ville offre des commerces divers et variés (ce que celui de Tours applique à la lettre, il n’y a aucunement besoin d’aller en périphérie, même pour faire ses grosses courses) ET des stationnements combinés à des transports en commun performants, il n’y a pas de raison que le centre se cogne contre un mur.
Et à voir les places libres des P+R de la rue Mayer à Tours Nord ou de l’Heure Tranquille, on a encore de la marge.
La mairie écoute donc plus le lobby commerçant que l’urgence écologique, et laisse donc se balader voitures et camions dans son hypercentre. On ne verrait jamais cela à Nantes, ou Strasbourg, Bordeaux, Lyon ou même Caen.
Se balader dans la Rue des Halles un samedi après-midi peut virer à l’enfer avec l’affluence certaine, les voitures garées ou en circulation, les bouchons et les éventuelles manifestations sur Jean Jo’. Si d’autres villes arrivent à mixer livraisons, déplacements et déplacements apaisés, cela doit bien pouvoir se faire dans la métropole tourangelle.
Piétonniser le secteur des Halles, du théâtre et de Marceau, ce n’est pas simplement virer les voitures, c’est aussi donner de l’espace de vie, d’échange et de calme pour les piétons et habitants, qui en manquent déjà pas mal, et le succès des dimanches sans voitures, inaugurés à quelques mois des municipales (tiens tiens… un double discours se cacherait-il ici ?) est la preuve que vivre sans voiture en ville est possible… ou du moins, d’en diminuer fortement la présence.
Les projets de revitatlisation des quais de Loire, sorte de martingale municipale, ne sortiront pas de terre avant plusieurs années… S’ils arrivent un jour. Dommage pour une ville qui a si longtemps tourné le dos à ce fleuve royal.
Alors, on attend quoi ?